Presse 2013
N°27 – septembre 2013 – pages 16-18
Corporate LinX célèbre ses 5 ans
Fondée en Août 2008, Corporate LinX existe depuis 5 ans déjà ! Ce qui peut paraitre un court parcours est pourtant déjà riche en enseignements. Revenons sur ces 5 dernières années et attardons-nous sur la progression de nouveaux modes de financement tels que le Reverse Factoring et la contribution de Corporate LinX à l’essor de ces programmes.…
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Newsletter n°4 juillet, août, septembre 2013
Corporate LinX célèbre ses 5 ans.
Fondée en Août 2008, Corporate LinX existe depuis 5 ans déjà ! Ce qui peut paraitre un court parcours est pourtant déjà riche en enseignements. Revenons sur ces 5 dernières années et attardons-nous sur la progression de nouveaux modes de financement tels que le Reverse Factoring et la contribution de Corporate LinX à l’essor de ces programmes.
Laurent Leloup – Finyear :
Fabien Jacquot bonjour. Vous avez fondé Corporate LinX il y a 5 ans, pouvez-vous nous expliquer votre motivation de l’époque pour vous lancer dans cette aventure.
Fabien Jacquot – Corporate LinX :
La création de notre société, est tout sauf un lancement sur un coup de tête. En fait, nous avons passé du temps à sonder le marché et son potentiel, notamment en rencontrant des grands Corporates, des fournisseurs et des établissements financiers. Nous souhaitions déterminer la manière de mieux instrumenter leur relation dans le cycle Purchase to Pay. Il existait pour cela des logiciels qui gérait des morceaux du cycle PtoP comme par exemple, la commande ou la facture électronique et les solutions des établissements financiers pour l’affacturage, etc. En revanche, la gestion de la transaction dès sa naissance jusqu’à son règlement au sein d’une même solution n’existait pas en France. De plus, le principe devait offrir une visibilité à chacun des 3 acteurs (Corporate, fournisseur, financier) afin de pouvoir intervenir à diverses étapes de chaque transaction tout en constituant un répertoire unique pour tous.
Ainsi, sur la base de nos rencontres avec les sociétés et du potentiel, nous avons décidé sous la houlette de notre talentueux Directeur Technique, Dean Randle de spécifier et de développer une solution innovante ; notre Portail Corporate LinX. Une fois les différentes étapes effectuées nous étions fin prêts mi-2008 à lancer la société.
LL – Finyear :
Malgré vos travaux d’évaluation pré-lancement, qu’avez-vous découvert post-lancement ?
FJ – Corporate LinX :
Il faut bien avouer que comme bon nombre, nous n’avions pas prévu la crise financière survenue quasiment une fois que l’encre sur nos statuts n’ait été sèche. Le vent de panique initial s’est mué en opportunité car à cette crise s’est conjuguée l’obligation pour les entreprises de réduire leurs délais de paiements. La LME et la crise ont donc fragilisé les trésoreries de nombreux groupes qui cherchaient des solutions d’amélioration de leur BFR. Le Reverse Factoring, une solution jugée « exotique » avant la crise grâce à son potentiel d’amélioration du poste et de la dette fournisseurs ont rapidement intéressé de nombreuses entreprises. Une aubaine !
En revanche, après notre lancement, nous avons réalisé que pour répondre aux attentes des entreprises intéressées, notre offre devrait s’étoffer. A la fourniture de notre Portail en mode logiciel s’est adjoint une offre en mode SaaS et ce sur l’infrastructure technique française d’IBM.
Par ailleurs, le logiciel ne construit pas tout seul un programme de Reverse Factoring, il ne sert qu’à son instrumentation technique entre les intervenants. En plus de la fourniture de notre Portail, notre offre s’est donc enrichie de modules permettant aux entreprises de mieux appréhender obstacles et opportunités avant de lancer une démarche structurante qu’est le Reverse Factoring:
Conseil, faisabilité et documentation projet
Mise en place du programme et paramétrage du Portail de Reverse selon les besoins du client
Recherche en sources de financement (banque, factor, autres canaux)
Déploiement/communication du programme auprès des fournisseurs
Cette offre en 4 modules a été intitulée ; Reverse Factoring
Les entreprises qui ne sont pas expertes du Reverse Factoring trouvent avec Corporate LinX une réponse clés en main pour sa mise en œuvre et l’accompagnement nécessaire pour ces démarches de longue haleine.
C’est d’ailleurs un autre enseignement de ces 5 années, qui est devenue la politique de notre offre clés en main ; la flexibilité de notre offre basée sur les besoins différents de chacun de nos clients.
LL – Finyear :
Justement, pouvez-vous nous éclairer sur le type d’entreprises utilisatrices du Reverse Factoring?
FJ – Corporate LinX :
En France, le Reverse Factoring s’est initialement développé dans la grande distribution alimentaire ; presque l’intégralité des enseignes moyennes ou grandes propose son programme aux fournisseurs. La distribution spécialisée a logiquement emboité le pas. Aujourd’hui, quasiment tous les secteurs de l’industrie se sont tournés vers le Reverse Factoring. A notre connaissance, seuls les secteurs qui n’achètent que peu de biens comme les prestations intellectuelles ou le secteur pharmaceutique n’ont pas démarré d’initiatives de ce type.
La deuxième évolution notoire concerne la taille des entreprises intéressées. Si comme nous l’avons vu, tous les secteurs sont quasiment utilisateurs du Reverse Factoring, il en est de même avec la taille des utilisateurs. Du très Corporate à la grande PME, l’intérêt est manifesté car les bénéfices sont proportionnels au montant des achats.
LL – Finyear :
Mais la crise des liquidités n’a-t-elle pas freinée l’évolution de tels programmes ?
FJ – Corporate LinX :
Précisons que cette crise dite des liquidités masque parfois la frilosité des financiers traditionnels pour pénétrer le marché naissant du Reverse Factoring qu’ils maitrisent mal, l’ayant souvent délaissé au profit de préteurs anglo-saxons plus familiers du concept. Le Reverse Factoring est souvent perçu comme une activité qui grignote l’affacturage traditionnel. Disons que le Reverse répond au même besoin de crédit court terme pour les fournisseurs et qu’il leur offre une alternative sécurisée par la présence de leur client donneur d’ordre. Le Reverse propose une alternative aux fournisseurs et permet au donneur d’ordre d’intervenir dans l’obtention des conditions de crédit court terme en apportant une « garantie » à l’opération et donc des conditions plus favorables.
Ceci dit, les nouvelles contraintes sur la mesure du risque auxquelles doivent faire face les financiers traditionnels qui comprend une limitation de leurs engagements requiert de trouver des sources alternatives de financement. Aujourd’hui des fonds d’investissement participent à des programmes dans des devises différentes. La rotation court-terme (30-45 jours) des fonds investis est très attractive pour les fonds. L’investissement pour les créances cédées du jour est compensé par les créances remboursées à leur échéance le même jour. Un cercle vertueux basé sur du court terme.
Les fonds permettent également un engagement du montant de financement consenti à la différence de nombreux programmes bancaires. Des engagements jusqu’à 3 ans ou 5 ans assurent une pérennité de financement et dans des termes et conditions pré-définis sur la durée.
Les Corporates en excédent de cash veulent également pouvoir investir dans leurs propres dette fournisseurs. La rentabilité obtenue étant bien supérieure à d’autres placements court terme et la prise de risque nulle.
On observe donc que l’évolution pour ce type de programme émane du nombre de nouvelles sources de financement témoignant de l’engouement pour ces modes de financement court terme.
LL – Finyear :
Cela signifie-t-il, à l’image de l’émergence de nouvelles formes de financement que le format de ces programmes tend également à évoluer ?
FJ – Corporate LinX :
C’est d’ailleurs là encore un axe d’innovation du Reverse Factoring nouvelle formule. Ou plutôt nouvelles formules, le pluriel illustrant les différentes modalités qui doivent être accueillies au sein d’un même programme. Ces modalités doivent permettre à tous les types de fournisseur de trouver la proposition attractive qui leur est faite ; tant sur le plan financier, que contractuel et technique.
On s’éloigne donc de l’offre générique initiale; une offre, une condition unique de financement, un contrat unique, une seule source de financement.
La modularité doit permettre au fournisseur TPE, la PME, mid-cap ou Corporate de trouver dans le programme des avantages qui lui conviennent et qu’il peut appréhender simplement. L’adhésion et participation du fournisseur au programme seront autant d’avantages pour son client donneur d’ordre soucieux d’apporter de la valeur ajoutée dans sa Supply Chain.
LL – Finyear :
Merci beaucoup pour ce tour d’horizon de ces 5 années de développement et d’évolution du Reverse Factoring et bon anniversaire à Corporate LinX.
mai juin 2013
Reverse Factoring Souverain ;
nouveau mode de financement de l’économie pour l’Etat?
Troisième et dernier volet qui expose les opportunités que le Reverse Factoring offre en matière de financement de l’économie française. Grâce à ses atouts et sa flexibilité nouvellement acquise, le Reverse Factoring peut puiser dans diverses sources de financement. De ce fait, tout fournisseur quelle que soit sa situation financière est susceptible d’utiliser cette opportunité de financement. Si ces règles et opportunités concernent le secteur privé, qu’en est-il de l’administration. L’Etat et ses administrations tiennent régulièrement en haleine leurs fournisseurs, notamment avec des réalités de règlement très largement au-delà des délais contractuels et légaux. Les administrations pourraient-elles de ce fait proposer une modalité de paiement anticipé aux PME ? Si tel étaitle cas, faisons un tour rapide de la manière d’organiser un tel dispositif qualifiable de Reverse Factoring Souverain.
Flashback sur le Reverse Factoring dans l’administration
Nous l’avons constaté, le Reverse Factoring est modulable à foison et permet de s’accommoder des exigences de différents secteurs de l’économie. Le secteur public, soumis à un certain nombre de contraintes s’est déjà intéressé au Reverse. Le Ministère de la Défense a même lancé son propre programme en 2006 appuyé sur le financement de 2 établissements français de 1er ordre.
Après d’âpres discussions avec le Ministère des Finances, payeur des créances publiques, un programme qui devait permettre aux dizaines de milliers de fournisseurs d’obtenir un règlement anticipé, a vu le jour.
Malheureusement, un certain nombre de composants ont été disons, négligés et le Reverse Factoring n’a pas été utilisé par les fournisseurs souvent par manque d’information.
Dégradation de la situation
La presse s’est faite l’écho d’une douloureuse mise en place du Système d’Information Chorus destiné aux administrations et ministères, qui a suscité des retards de paiements encore plus conséquents subis par les fournisseurs.
La crise renforça la mise en avant des besoins en trésorerie des entreprises fournisseurs auxquelles l’administration ne peut pas répondre. Le « passage du parapheur », souvent pratiqué dans le privé pour précipiter un paiement est malaisé à pratiquer dans le public car l’acheteur n’est pas le payeur et les procédures doivent être suivies.
Responsabilité sociétale
Si l’Etat ne peut pas maitriser tous les rouages de l’économie, il n’en est pas moins redevable d’une certaine éthique de comportement auprès de ses partenaires ; les entreprises qui le fournissent.
A ce titre, l’administration devrait pouvoir se montrer vertueuse dans la recherche de solutions répondant au besoin de financement des PME françaises.
Des têtes (bien) pensantes sont certainement déjà à l’œuvre mais point de solution ne semble émaner des cabinets capitonnés.
De notre point de vue, obervons les effets d’une mécanique qui permettrait à l’Etat de proposer un accès simplifié et dans des conditions très favorables au financement court terme pour le bénéfice de ses créditeurs.
Le Reverse Factoring « Souverain ?»
Quelle autre appellation pourrait-on donner à un programme mis en place et assumé par un Etat souverain ? Prévoyons que la notion de Factoring serait probablement abandonnée rapidement car trop empreinte de connotations pas toujours valorisante, …pour un Etat.
Quel fonctionnement prévoir ? L’Agence France Trésor emprunte quotidiennement pour le financement de sa dette moyen/long terme auprès d’investisseurs aussi multiples que différents. Ici, il ne s’agit pas pour l’Etat d’emprunter mais de mettre sa bonne signature d’Etat au profit des fournisseurs afin d’obtenir du financement court terme dans des conditions très compétitives.
La mécanique proposerait au fournisseur de choisir des créances et des dates souhaitées de règlement(s). Les demandes cumulées des fournisseurs seraient réunies sous forme de lots. Ces derniers seraient ensuite proposés pour du financement auprès de financiers internationaux. Une transformation de ces créances en un titre commercial reconnu serait à prévoir mais des supports existent déjà pour ce type d’exercice. Ces titres ou certificats conserveraient leur gestion en lots et seraient proposés pour du financement.
Ces lots seraient intégrés dans une mécanique d’enchères proche du principe actuel qui permet déjà à France Trésor de choisir les meilleurs financements possibles en retenant l’offre du mieux disant. Ce dispositif permettrait d’offrir la plus grande compétitivité afin d’assurer le meilleur financement aux fournisseurs de l’Etat.
Le financier évaluerait son risque sur la signature de la France et proposerait un prix en fonction notamment de la taille et du type du lot de créances. A la différence des emprunts moyen-long terme, tout en prêtant quotidiennement, le financier serait remboursé également quotidiennement par l’Etat pour les créances arrivées à leur échéance le même jour et pour lesquelles le financement aurait été effectué plusieurs dizaines de jours plus tôt. Ce netting quotidien des financements et des remboursements renforcerait l’appréciation faible du risque de cette opération.
Comme vérifié par des emprunts parfois proches de zéro, le risque d’Etat est clairement goûté par de nombreux types de financiers. Ce risque court terme, par rapport à d’autres formes de crédits accordés à la remporterait les suffrages de financiers soucieux d’une rotation rapide de leurs capitaux investis.
Quels seraient les risques ?
Dans cette forme de Reverse Factoring Souverain, la France n’emprunte pas ou ne requiert pas de crédit supplémentaire. Elle ne fait qu’obtenir du crédit court terme à ses fournisseurs en utilisant sa bonne notation. Naturellement, ce financement de type sans recours fera porter le risque par la France mais ne devrait pas être perçu comme un crédit (supplémentaire) pour le pays. C’est l’aspect vertueux de ce dispositif ; aller au nom de la France chercher des liquidités pour les entreprises de mon pays qui travaillent en confiance avec moi.
Quels coûts pour le pays ?
On pourrait froidement considérer que la survie du tissu PME français ne s’accommode pas de ces basses considérations vénales. En réalité ce dispositif, permettrait à l’Etat d’autofinancer ce type de démarche. En effet, la participation des financiers au programme pourrait requérir une contrepartie financière au titre d’un « apport d’affaires » exceptionnel. D’autres formules sont possibles mais disons-le tout net, l’Etat n’en serait pas de sa poche, bien au contraire.
Qui pourrait reprocher à l’Etat que cet acte de bonne gestion de son économie soit auto-financée ?
L’Etat pourrait décider de percevoir une rétrocession pour financer ses autres dettes… Quelle que soit la rétrocession retenue, le financement proposé aux fournisseurs demeurerait extrêmement compétitif !
Qui pourrait participer ?
Tous les fournisseurs seraient éligibles, et nul ne serait discriminé. Leur libre participation et leur utilisation en fonction de leurs besoins seraient motivées en fonction de leurs besoins en liquidités et leur pilotage de trésorerie. Un mécanisme permettrait d’assurer que les fournisseurs déclarés « fragiles » soient servis en priorité.
Si on observe les motivations des entreprises qui participent au Reverse Factoring proposé par leurs clients, leurs motivations sont diverses.
Ainsi de la TPE, en passant pas tous les formats de PME, jusqu’au format grand fournisseur Corporate, toutes ces catégories sont intéressées afin de pouvoir arbitrer leur besoin en trésorerie. Donc, le Reverse Factoring Souverain est un outil universel dont chaque fournisseur en fonction de sa taille et santé peut bénéficier.
Et les banques françaises ?
Le financement de l’économie ne peut pas être assumé (que) par les établissements financiers et ce pour plusieurs raisons. D’abord le montant du crédit-interentreprises est très important et ne pourrait être satisfait par les modalités actuelles de crédit.
D’ailleurs, l’affacturage et sa progression laborieuse malgré la crise démontre que ce dispositif sied à certains profils d’entreprises mais ne peut convenir à tous. Les conditions de participation à de l’affacturage ne sont pas atteignables par tous, ce qui est également le cas de l’assurance-crédit qui réduit son exposition de risque dans certains secteurs. Notons, que les conditions de découvert bancaire se sont également durcies. Cette combinaison de facteurs de raréfaction du crédit court terme demande une alternative mise en place rapidement.
Précisions qu’il ne s’agit en rien de léser les financiers et/ou assureurs crédit mais d’offrir le complément pour les fournisseurs ne pouvant pas ou plus accéder à ces formes traditionnelles de crédit court terme.
En synthèse
Le financement de notre économie demeure un sujet d’actualité, sans amélioration prévisible aux vues de la faible croissance prévue dans les mois à venir conjuguée à des contraintes auxquelles les banques doivent s’adapter. Les entreprises sont pourtant plus que jamais attelées au pilotage de leur cash. Quand ce dernier se fait rare ou lent à rejoindre leur compte courant, des solutions doivent être apportées. Quand l’Etat au travers de ses nombreuses administrations acheteuses est débiteur desPME, un dispositif doit permettre un afflux de cash si et quand besoin. L’Etat pourait ainsi pourvoir aux besoins de financement non servis par le secteur bancaire. Le financement de l’économie ne dépendrait donc plus du seul secteur bancaire qui a fort à faire avec sa gestion contraignante des risques.
Le Reverse Factoring déjà répandu dans les grands groupes du privé, soucieux de la santé financière de leurs fournisseurs doit s’étendre au public car les dynamiques sont semblables. Au delta près mais non négligeable de procédures de validation et de paiements différentes dans le public, le besoin en trésorerie des PME est identique. Une version adaptée du Reverse Factoring cette fois Souverain pourrait présenter rapidement un dispositif viable et simple d’utilisation au tissu PME français mais pas seulement. La signature de notre Etat lui permet déjà d’obtenir des conditions de financement inégalables pour ses propres besoins, il suffit d’en faire profiter aux entreprises créditrices qui en expriment le besoin.
Quel acte de communication majeur pour nos gouvernants qui déclareraient que le financement de l’économie est assuré et assumé, pour partie par ses soins et sans coûts associés pour les finances publiques.
Cela constituerait enfin une double bonne nouvelle !
avril 2013
Reverse Factoring; nouveau mode de cross-financement de l’économie ?
Lors du précédent papier sur le sujet, nous avions observé que la montée en puissance du Reverse Factoring s’appuie sur de solides fondamentaux que sont les besoins de resserrer et de solidifier les liens dans la Supply Chain. Tout en résumant ces fondamentaux, poussons plus loin l’analyse des possibles avec de nouvelles modalités pour ce genre de financement dorénavant stratégique pour ce genre de financement dorénavant stratégique pour les entreprises et leurs fournisseurs, sous-traitants. Dévoilons les opportunités du cross-financement en France.
Reverse Factoring « traditionnel »
Dans le cadre d’une structuration disons moderne du Reverse Factoring, le donneur d’ordres (D.O.) invite ses fournisseurs à profiter de modalités arrangeantes de paiement anticipé. Grâce à l’outil prévisionnel mis à disposition par le D.O. ; le Portail fournisseurs, ces derniers peuvent en plus suivre précisément le statut de leurs créances clients et des encaissements futurs. Le fournisseur est alors libre de demander un paiement anticipé que peut lui délivrer ou bien le D.O. sur fonds propres contre escompte ou bien le financier contre frais financiers.
Afin de maitriser le programme, sa distribution ses implications juridiques, bilantielles et de bénéficier des retombées notamment en marketing/communication, le D.O. devrait préférer monter son propre programme plutôt qu’adhérer à des programmes bancaires.
Le Reverse Factoring permet d’exploiter le potentiel de sa dette fournisseurs afin de se générer un revenu récurrent tout en aidant financièrement ses fournisseurs. Bel équilibre d’avantages respectifs.
Simple, vertueux et si, bien organisé, le Reverse Factoring maintient la dette fournisseurs lorsque le D.O. opte pour du financement via un tiers financier. Fournisseurs et D.O. doivent bénéficier tous les deux des retombées et avantages du programme ; clé de sa réussite.
Les sources de financement traditionnelles se tarissent
Revenons donc au thème de cet article sur la question du financement de l’économie via des dispositifs dits de Reverse Factoring.
Le mois précédent, nous avions relevé que les financements bancaires doivent satisfaire de nouvelles normes en matière d’engagement et donc de mesure de risque. Ceci tend à réduire les montants engagés par le financier bancaire dans des opérations qu’ils qualifient à mono-débiteur.
Financer un programme de Reverse Factoring, revient bien souvent pour une banque à ne prendre en compte que le risque de l’unique D.O. également désigné comme « débiteur », présent dans l’opération. Le montant et conditions de l’engagement bancaire dépendront donc de la qualité du débiteur. Devant la raréfaction des signatures dites irréprochables de type AAA, les banques s’engageront avec une situation dégradée en fonction de la signature du D.O. L’assureur crédit en fera de même.
Alors, quelles alternatives au tarissement des sources bancaires de financement court terme?
Nouveaux gisements de financement
Le secteur bancaire n’est pas le seul pourvoyeur de liquidités même pour des opérations court terme. Il existe 2 sources à explorer.
1 – Trouver du financement hors système bancaire consiste à identifier des réservoirs de liquidités qui s’intéressent à du financement court terme. Pour cet objectif, les fonds peuvent considérer des investissements avec des rotations rapides. En France, si on considère les 60 jours d’une facture selon la LME et qu’on déduit 25 à 30 jours pour une validation moyenne ; il reste 30 jours pour du financement. Donc 30 jours de potentiel de financement en même temps que 30 jours de risque !
L’investisseur financier observera la qualité de signature du débiteur mais considérera la courte durée du risque. D’autant que l’argent investi dans le financement fournisseurs, disons quotidiennement, se compense par le remboursement des factures qui arrivent à leur échéance ce même jour. Même si l’investissement du jour ne se compense pas nécessairement en intégralité, avec le règlement à l’échéance effectué par le débiteur cela constitue un cercle relativement vertueux pour maîtriser son risque.
En revanche, à la différence de banques, les fonds ne financent pas des factures individuelles. Il convient ainsi de transformer ce document facture en papier commercial reconnu et usité dans l’univers des dits fonds. Pour cela, il existe des formats déjà en circulation pour les transactions impliquant des fonds d’investissement. Loin des pratiques des Subprimes, un acteur financier officiel, transforme factures en papier commercial et le collatéral n’est pas subdivisé ou retransformé une nouvelle fois.
La référence à la facture financée demeure dans le collatéral financé afin de faciliter la réconciliation finale de l’opération. Le fonds finance donc du papier tangible et certifié grâce à des instruments financiers fiables et auditables dépendant d’un système établi.
Au-delà de la technique financière, les règles d’utilisation des liquidités disponibles ne répondent pas aux mêmes règles que les banques. Ici, point d’assurance-crédit, de retenue de garantie, de commission de service, de quotité de financement, etc, mais un simple spread appliqué sur la durée de financement. Simple !
Afin d’attirer des volumes importants de financement court terme, les spreads sont attractifs.
2 – Une autre source de liquidités pour le financement des programmes existe chez… les donneurs d’ordres ; « leur propre trésor de guerre ». Surprenante découverte, idée saugrenue ?
Certaines sociétés performantes abritent des réserves importantes de liquidités. Ce cash ne dort pas dans leurs coffres mais les rémunérations classiques sont souvent modestes et amènent certains trésoriers à chercher d’autres leviers pour bonifier le retour sur leur cash.
Dans un pays comme la France, les grandes entreprises entretiennent entres-elles des liens parfois étroits notamment leurs communautés financières respectives. Communautés qui se retrouvent d’ailleurs parfois pour constater la raréfaction du crédit court terme notamment pour le financement fournisseurs.
Ces D.O. peuvent puiser dans ces réservoirs à liquidités, leur propre cash.
Reste à mettre en place un robinet pour utiliser le réservoir.
Comment organiser le dispositif ?
Pour construire ce robinet, un Fonds Commun de Créances constitué à dessein pour le financement des créances fournisseurs, pourrait récupérer les liquidités mises en commun par des D.O. (free cash-flow ponctuel ou trésorerie excédentaire).
Les créances à financer proviendraient des dettes opérationnelles des participants – voire de D.O. non-participants. Ces créances fournisseurs pourraient être agrégées sous une forme de certificat commun.
A l’émission, un intervenant tiers de confiance doit apporter une garantie à la bonne transformation des créances en certificat. Pour le remboursement à l’échéance, ce même tiers assurera que la réconciliation des règlements avec les financements.
Ce certificat serait constitué de lots avec des échéances identiques, ainsi que des devises identiques. Même si l’euro serait prépondérant, certains secteurs effectuent leurs achats dans d’autres devises qui devront être représentées au titre notamment de la diversité du portefeuille.
D’ailleurs au titre de la diversité, le Fonds Commun de Créances serait une combinaison qui :
- pourrait conjuguer les créances d’organisations provenant d’industries différentes et avec un risque crédit,
- mélangerait des créances fournisseurs avec des natures différentes,
- profiterait des ressources financières mises à disposition par les participants,
- permettrait du financement multi-devises,
- …pourrait également alimenter son besoin de financement avec les disponibilités de fonds d’investissement – comme vu plus haut.
Pourquoi ce Fonds Commun de Créances ?
Les organisations acheteuses doivent s’assurer que leurs fournisseurs ne vont pas leur faire défaut dans des Supply Chains fragilisées par la raréfaction du crédit court terme.
Plutôt que le passage de parafeur pour des paiements précipités ou toute forme de règlement sur fonds propres, la participation au Fonds Commun de Créances constitue une ré-allocation de cash qui ne pénaliserait pas le bilan de l’entreprise.
Aider ses fournisseurs en leur offrant du financement compétitif sans détruire du BFR représente une alternative financière intéressante comparée notamment à la rémunération actuelle des liquidités.
De plus, le D.O. pourra décider du montant de sa participation et des caractéristiques du certificat auquel il pourra souscrire (montant, devise, durée, risque). De ce fait, le D.O. pourra arbitrer sur la rémunération qu’il obtiendra à comparer à d’autres certificats ou d’autres formes de rémunération sur du court terme, quitte à ne pas souscrire au certificat pendant un certain temps.
D’autre part, mais sans négliger cet élément clé, les participants de ce Fonds Commun de Créances pourront communiquer massivement sur cette forme de cross-financement. Les grandes organisations sont les locomotives de l’industrie comme on nous l’assène fréquemment. Avec le cross-financement, les grandes entreprises seront l’origine de l’essor du tissu de PMEs ainsi que la finalité en assurant le financement des PME’s.
Il est à prévoir que cet aiguillon du cross-financement pourra motiver le monde financier à revoir ces conditions de participation au financement inter-entreprises. Rappelons que l’affacturage domestique en France représente 120Mds€ pour 700Mds€. Il subsiste donc une portion importante potentiellement à satisfaire et donc de la place pour différents dispositifs complémentaires.
Le Fonds Commun de Créances et les fournisseurs ?
Dans la même optique que du Reverse traditionnel, le fournisseur restera maitre de son adhésion et/ou de son utilisation du financement proposé. Le fournisseur cédera sa créance en fonction des informations prévisionnelles fournies et de sa gestion de BFR.
En revanche, avec ses diverses sources de financement, le Fonds Commun de Créances proposera et fournira du financement dans des conditions vraiment intéressantes. En maintenant la cession de créances dans un format sans recours, le fournisseur disposera d’une source de financement déconsolidante et ce avec une représentation plus importante de son poste clients.
Le fournisseur ne tirerait que des avantages de ses clients réunis en Fonds Commun de Créances avec un petit plus, la gratitude qu’un dispositif a été mis en place pour le soutenir financièrement. Ceci soulagerait les relations souvent houleuses dans les Supply Chains entre fournisseurs et donneurs d’ordres.
En résumé
Contrarions la « maxime » qui déclare que sans financement bancaire, point de salut en démontrant que d’autres sources de financement court terme existent.
Il ne s’agit en rien de supplanter le financement bancaire mais de compléter les pans de l’économie qu’il sera de moins en moins en mesure de financer.
Tous les acteurs économiques doivent prendre leurs responsabilités dans le financement des PMEs françaises, notre prochain papier traitera d’ailleurs du rôle de l’Etat.
Comme dernier point à l’avantage des donneurs d’ordre, le Fonds Commun de Créances pourrait représenter un rempart aux velléités du Gouvernement d’abaisser à nouveau les délais de paiement avec des effets désastreux prévisibles sur le BFR des groupes français. Mieux vaut anticiper cette mesure en généralisant les dispositifs qui aident concrètement les fournisseurs.
D’ailleurs, ce type de dispositif d’aide financière aux fournisseurs – Reverse Factoring inclus – devrait figurer sur les rapports annuels des grands groupes pour démontrer aux actionnaires que la Supply Chain interne est ainsi mieux protégée par ces mesures et permet d’augurer l’atteinte des objectifs de revenus clients.
février 2013
Reverse Factoring; nouveau mode de financement de l’économie ?
L’expansion du Reverse Factoring s’explique par les indéniables bénéfices que le donneur d’ordres décide de faire partager à ses fournisseurs afin de renforcer leur Supply Chain commune. Cependant, ces programmes tendent à pallier aux diverses difficultés d’accès au crédit court terme des entreprises de diverses tailles. A ce titre, ne peut-on pas qualifier le Reverse Factoring de mode innovant de financement du crédit interentreprises en France ? Quelles sont les perspectives ?
Partie à 3
Rares sont les dispositifs dans lesquels toutes les parties en retirent une valeur tangible. C’est d’ailleurs bien la clé de voute du Reverse Factoring, avantages et bénéfices doivent être réciproques entre donneur d’ordres (D.O.) et fournisseurs ou sous-traitants.
Les établissements financiers associés se doivent naturellement de tirer leur épingle du jeu avec des avantages financiers, d’image, de processus, de renforcement de leur présence chez le client et le suivi de son activité, etc.
Une fois la règle de jeu instituée par le D.O., le Reverse Factoring institue un jeu dans lequel on peut jouer à 2 ou 3.
La partie peut s’étendre selon le nombre de financiers impliqués.
Liquidités
Tentons donc d’évaluer comment le Reverse Factoring constitue une nouvelle source de liquidités pour les entreprises de diverses tailles et catégories.
Il est de notoriété publique que les TPE et PME éprouvent des difficultés à assurer leur besoin en fonds de roulement, notamment en essayant de recourir au crédit. Depuis 5 ans, les conditions de prêt, affacturage, découvert se sont durcies ce qui leur complique l’accès aux liquidités.
Parmi les 60 000 dépôts de bilan enregistrés l’an dernier, bon nombre s’explique par des difficultés liées à la disponibilité du crédit sous diverses formes. Les perturbations dans diverses Supply Chains se sont faites sentir immédiatement, enclenchant une série d’évènements sérieux dont ; retards d’approvisionnement, absence de livraison, et impact néfaste sur revenu clients du D.O.
Baisse d’activité conjuguée à retards de livraison concoctent une potion amère pour les donneurs d’ordres. Nombre d’entre eux se sont tourné vers leur Supply Chain pour identifier et remédier aux problèmes.
Avec souvent la précaution de ne pas impacter leur BFR, les donneurs d’ordres se tournent vers le Reverse Factoring.
Papier contre cash
Un dispositif du Reverse en libre d’adhésion, permet au fournisseur d’arbitrer ces dates d’encaissement. Sa souris devient plus docile que sa banque, car en cliquant, l’ingénieuse rapatrie des liquidités sous 24h. Et ce dans des conditions financières établies et compétitives. Il n’est nullement dans l’intérêt du D.O. d’utiliser le Reverse Factoring comme nœud coulant auprès de ses fournisseurs, au risque de se retrouver brutalement à la case départ ; la défaillance fournisseurs !
Le RF s’institue donc comme un outil d’aide à l’accès au crédit court terme des entreprises fournisseurs en permettant :
- Financement de 100% de ses créances du client concerné ;
- Simplicité d’adhésion annuelle sans contrepartie ;
- Utilisation libre sans pénalités ;
- Disponibilité sous 24h du cash ;
- Autres avantages liés à une gestion dématérialisée.
Sur ce dernier point, le DO met à disposition de ses fournisseurs un Portail Internet très complet permettant une gestion simple et dématérialisée avec ses fournisseurs. Là encore, tout le monde y gagne !
C’est d’ailleurs sous cet angle des informations ainsi que l’outil fourni par le D.O . que nous pouvons évoquer les avantages tirés par les grands fournisseurs. Certains doutent de l’adhésion au Reverse Factoring des grands fournisseurs, notamment ceux mieux notés que le D.O. Soulignons que le D.O. ne peut se permettre de discriminer ses fournisseurs par leur simple taille ou notation crédit. Le Reverse Factoring doit donc proposer des avantages pour tous les types de fournisseurs.
Dans le cas de gros/grands fournisseurs souvent stratégiques, observons les avantages d’adhérer au Reverse :
- Pilotage précis des encaissements grâce à l’information publiée sur le Portail ;
- Cession de créances sans recours dite déconsolidante (papier contre du cash);
- Disponibilité sous 24h du cash ;
- Facilité d’accès à la liquidité (cliquer pour du cash) avec formalités réduites et automatisées et ; adhésion – libre – annuelle ;
- Malgré la qualité de sa notation crédit, le grand fournisseur n’accroit pas ses engagements bancaires pour bénéficier d’un crédit court terme dans ce schéma.
Une chaine d’intérêts communs et réciproques
L’appellation de Supply Chain illustre parfaitement les liens de maillons forts et faibles pour le maintien d’une chaine.
D’ailleurs la solidité de cette chaine se mesure à l’endurance de ses plus faibles maillons. Cette solidarité entre maillons se traduit par un souci et une volonté accrus des D.O. d’assurer une intégrité de cette fragile structure. Le Reverse Factoring répond au souci de permettre un financement court terme aux fournisseurs quel que soit leur besoin ou leur raison d’utiliser ce robinet. Il s’agit bien d’un robinet à la main du fournisseur pour faire couler le crédit court terme selon la température de son besoin.
Rappelons, qu’un dispositif de Reverse Factoring permet au donneur d’ordres de protéger ses propres lignes de crédit utilisées dans le cadre de l’affacturage par le fournisseur. Le factor bancaire utilisera l’encours disponible pour financer le fournisseur, grignotant le disponible de financement du D.O. Ceci s’applique également à l’assurance-crédit disponible sur le risque D.O.
Le D.O. se met en position de mesurer le risque fournisseurs, comme il s’est déjà organisé pour le risque clients. Avec le Reverse Factoring, il propose en plus une palette d’avantages fournisseurs afin de diminuer le risque de défaillance en maintenant le libre arbitrage du fournisseur quant à l’utilisation des ressources disponibles.
C’est donc l’accès au crédit court terme que le D.O. résout au moins pour le chiffre d’affaires qu’il représente chez son fournisseur. Cette nouvelle ressource est à la fois innovante et sécurisante pour l’activité du D.O. Dans le rapport annuel du D.O., ce dispositif devrait être décrit afin de démontrer aux investisseurs qu’un autre risque ; le risque fournisseurs sur la production, est couvert.
Substitution au circuit bancaire ?
Parlons de complémentarité. Les banques et leurs filiales crédit court terme sont soumises à des contraintes accrues en matière d’engagement, de concentration des risques. A ce titre, elles ne peuvent pas répondre à tous les besoins. Besoins en liquidités qui vont en s’accroissant et qui risquent de perdurer même lorsque la crise sera résolue. Cet accès au crédit court terme qui permet de payer les employés en fin de semaine, ou d’honorer des traites pour le matériel de production, etc, survivra la crise.
Le monde financier sortira de la crise avec la démonstration tangible qu’il pourra faire sur la mesure de ses risques notamment dans les secteurs fragiles de l’économie.
Financement vertueux
Le Reverse Factoring s’impose comme un mode de financement vertueux. Il permet notamment un suivi précis des engagements entre les parties concernées. Le D.O. peut suivre les facilités d’accès au crédit fournies à ses fournisseurs dans le cadre de ses créances opérationnelles.
De plus, ce mode de financement s’appuie sur du papier bien réel ; les créances fournisseurs.
Fini les passages de parapheurs pour payer précipitamment un fournisseur en difficulté. La direction financière détient la clé et contrôle tous les engagements commerciaux dont les avances fournisseurs. De plus, avec son propre programme de Reverse Factoring, le D.O. peut arbitrer sur la rentabilité de ses fonds propres utilisés en pré-paiement versus des placements court terme de ses liquidité à la performance faible ces temps-ci.
Le crédit fournisseurs, miroir logique du crédit clients
De nouvelles solutions doivent être trouvées par les D.O. la possibilité de fournir du financement aux fournisseurs est à rapprocher aux solutions de financement proposées aux clients. Quel grand industriel ou distributeur ne propose pas du crédit à ses clients entreprises ou particuliers ?
La culture du risque et donc de fournir des solutions fournisseurs se développe dans les entreprises qui ont déjà géré le financement clients.
L’avantage dans le cas du Reverse Factoring réside dans le fait que le D.O. peut maintenir une flexibilité de l’utilisation de ses fonds propres et/ou d’utiliser les fonds propres de ses partenaires financiers. Dans les 2 cas, le D.O., tout en maintenant sa dette fournisseurs, peut en tirer des avantages financiers directs.
Et ensuite ?
Au même titre que le crédit clients, certains D.O. envisage la mise en place d’une captive financière. Ce département interne qui prête aux clients pourrait également étendre ses responsabilités vers l’accès au crédit court terme pour les fournisseurs.
Les D.O. font déjà appel aux marchés financiers pour leurs besoins en financement ; il s’agit de le faire pour leurs fournisseurs, une ressource stratégique pour l’entreprise. Les sources de financement pour du risque court terme existent et s’organisent pour répondre à cette opportunité.
Les D.O. pourraient même financer réciproquement leurs propres dettes fournisseurs. Qui est mieux placé pour appréhender le risque ou la solvabilité fournisseurs que les donneurs d’ordres eux-mêmes ?
En résumé
Le crédit interentreprises est devenu complexe à financer par les circuits bancaires traditionnels. A leur décharge, le risque n’est pas simple à appréhender car les échanges se complexifient ainsi que les besoins en financement. La famille Bâle et sa nombreuse progéniture à venir n’ira pas dans le sens de la prise de risque… Au contraire, hormis ne financer que du risque AAA, le circuit bancaire devra vivre conjointement avec des solutions nées de la relation D.O. – fournisseurs. La relation, la connaissance, la confiance, le savoir-faire sont nichés dans cette relation que nul ne connait mieux que ses protagonistes. Le financement interentreprises sera donc servi par une plus grande proximité des maillons de la chaine ainsi que les donneurs d’ordres entre eux-mêmes ; le cœur de l’économie !